Château de Montigny-sur-Avre | Histoire du Château de Montigny-sur-Avre
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Histoire du Château de Montigny-sur-Avre

Le fief de Montigny-sur-Avre, au début du XVIème siècle, était tenu par la famille de MEZIERES. En 1547, Marie de MEZIERES épouse Hugues de LAVAL-MONTMORENCY. Leur petit-fils, Hugues, épouse Michelle de PERICARD. Ils vivaient dans le vieux manoir dont un dessin a longtemps existé à Québec et dont l’emplacement est peut-être simplement celui du château actuel. Ils ont construit, en style ogival, l’église actuelle dédicacée en 1610.

De leurs six enfants, les deux aînés ont été tués à Fribourg et Nordlingen. François venait ensuite, mais il allait être prêtre et voulut le rester. Grand archidiacre d’Evreux, évêque « in partibus » de Petrée en 1659, il fut en 1673 le premier évêque de Québec ; les Canadiens le révèrent encore et l’Université de Laval porte son nom ; démissionnaire en 1688, il resta jusqu’à sa mort en 1708 sacristain de sa cathédrale.

Montigny passa donc à son frère Jean-Louis, marié à Françoise de CHEVESTRE, puis au fils de ceux-ci, Gabriel – dit le marquis de LAVAL – mort en 1720. Ce sont probablement Gabriel et sa sœur Louise qui ont rasé l’ancien manoir et commencé autour de 1700 la construction d’un château assez modeste de trois pièces par étage et ainsi décrit en 17 28 :

Portrait de Monseigneur François de Laval
Monseigneur François de Laval

Le château et principal manoir du dit lieu de Montigny, bâti à la mansarde, se consistant en trois chambres basses, un escalier et trois chambres hautes du nombre desquelles est celle vers la rivière, tant du haut que du bas restée imparfaite ; étant un corps de logis vaste sans plancher.

Ce sont les trois pièces Est du corps central identifiables à leur poutres apparentes.

Ils avaient aussi capté la rivière 500 mètres en amont pour lui donner un cours artificiel le long du château et du parc nouvellement établi.

Mais en janvier 1920, Louise de LAVAL, et Gabriel avant sa mort, ont vendu tous leurs biens de Montigny à un bourgeois de Paris, Gabriel SUYOL. Dès juillet 1923, Montigny est revendu à Jacques-Bernard DUREY de NOINVILLE alors Conseiller au Palement de Metz puis en 1728 à son frère Joseph DUREY de SAUROY dont les descendants le garderont jusqu’en l’An 5 ; c’est l’acte d’achat de 1728 qui donne la description ci-dessus.

C’est probablement Joseph DUREY de SAUROY qui, entre 1728 et 1733, a porté le château à ses dimensions actuelles, se raccordant d’une manière admirable au « trois pièces » préexistant ; plusieurs plaques de cheminées portent ses armes.

Sa fille, Marie-Josèphe, épousa en 1732 Jean-Paul-Timoléon de COSSE, duc de BRISSAC, qui en 1733 acheta Montigny à son beau-père. BRISSAC, grand pannetier de France, maréchal en 1768, gouverneur de Paris en 1771, a été un bon guerrier, présent sur tous les champs de bataille au XVIIIème siècle.

Après eux est venu leur fils, Louis-Hercule-Timoléon, duc de BRISSAC, le fidèle, lieutenant-général le 16 octobre 1791, chef de la garde constitutionnelle de Louis XVI, massacré à Versailles le 9 septembre 1792. Pour faire bonne mesure, comme il avait recueilli Madame du BARRY, sa tête fut jetée dans le parc de Louveciennes.

Sa fille vint après lui, mariée au duc de MORTEMART, mais Montigny, bien national, fut vendu en Vendémiaire an 5.

A vrai dire, les BRISSAC, qui possédaient quelques autres manoirs, ne semblent pas s’être beaucoup occupés de Montigny, ce qui expliquerait l’absence presque complète de décoration à l’intérieur du château.

Au début de l’Empire, Montigny appartint au maréchal Louis BARAGUEY d’HILLIERS, Compte de l’Empire et Gouverneur de Venise. Un grand plan de 1806 donne la situation générale de la propriété à cette époque ; le château et ses communs y sont encore entourés d’un trapèze de douves en eau ; le parc à la française, conçu vers 1700, n’a pas été modifié.

BARAGUEY d’HILLIERS n’en profite guère ; il meurt à Berlin en 1813, à 49 ans. Sa veuve, une allemande Mayence, vend Montigny, probablement en 1815, à un Monsieur de MALART qui le conserve 23 ans. La VARENDE, son parent, écrit quelque part que MALART, totalement désargenté, avait toujours à son écurie un cheval sellé pour fuir ses créanciers. Ce manque d’argent, malheureusement, ne l’empêchait pas d’appliquer au domaine ses regrettables conceptions : il a asséché les douves, et comblé celle qui longeait l’arrière du château, détruit le parc à la fançaise et créé la serpentine actuelle, planté de futurs grands arbres dans la cour d’honneur. Dans le château, il a supprimé les petits carreaux et staffé les poutres.

Au terme de ces travaux, le 8 janvier 1838, MALART a vendu le domaine à Achille PORRIQUET et Catherine RAGOULEAU son épouse. Achille PORRIQUET, d’une famille de juristes parisiens, était Conseiller à la Cour de Cassation. A la recherche d’une propriété, il avait hésité entre Montigny et Sassy

Montigny, depuis cette date, n’a plus changé de mains et est une propriété familiale appréciée de tous. Le château a été classé monument historique en 1963.